Pourquoi se mettre tant de pression?

Sep 30, 2023
Les grandes tragédies ne brûlent plus les planches; les tragédiennes ne sont même plus brûlées en place publique mais éventuellement sur DVD; les alexandrins ont été relégués aux oubliettes et les émotions sont sous cachetons… En clair, le monde est au tempéré pour ne pas bousculer ; au tiède, en rien, on excède ; au lisse, fini les supplices.
Est-ce pour cela que les tragédies ne se jouent plus sur les planches mais dans le quotidien ? Pourquoi l’être humain aime se faire des misères, se choisir la case « pauvre hère » ou se mettre plus bas que terre ?
 
  

“On ne peut vaincre sa destinée” (Racine)
ou l’Estime de soi

 

Une tragédie en 10000 actes 

Dans une tragédie classique, c’est clair et net : une action, un lieu, une journée. Bim, bam, boum, je te tragédie et direct, je te congédie. On souffre beaucoup, on râle un peu, on baille aux Corneille parce que cela traîne un chouïa mais on reste digne et à la fin de la journée, c’est emballé, Persé.

Ça, c’est ce qui se passe sur scène mais dans la vraie vie, c’est scènes après scènes, c’est « je saigne » après « je saigne ». Plus je meurs, plus je vie. Plus je pleure, plus je grandis. Plus je me fais peur, plus je survis. Bref, le rideau s’est levé pour ne plus jamais se baisser mais vous, vous n’arrêtez pas de vous rabaisser.

Je suis damné(e) !

Et le problème, c’est qu’il s’en passe des actes, des drames et des monologues tragiques avant de prendre conscience de la pièce que vous êtes en train de jouer et des textes que vous êtes en train de vous balancer : « tu dois… il faut… ce n’est pas assez… sois plus… sois moins… tu es trop… tu en fais trop… ce n’est pas assez… tu n’arriveras à rien » et autres vers alambiqués qui viennent pourrir votre enthousiasme et vos envies.
Au lieu de vous encourager, de vous soutenir, vous préférez vous humilier et vous démolir. Etouffer vos possibilités et égorger vos qualités. Mettre la lumière sur les difficultés et vous focaliser sur vos talons d’Eschyle* et non vos talents dopamine, ceux qui vous donnent le sourire.
 
*Cousin éloigné d’Achille (Eschyle mourut tragiquement à cause d’une tortue tombée sur sa tête. Les Gaulois n’avaient pas tort de s’inquiéter de ce qui vient des cieux).
 
Quand vous prenez conscience de votre dialogue intérieur et de tous ces serpents que vous laissez siffler sur vos têtes et dans vos oreilles, ça fait mal.
La bonne nouvelle est que vous n’êtes pas damné(e) mais "juste" en train de rejouer une vieille pièce que l’on vous a inculquée, il y a fort longtemps. C’est ce qu’on appelle les croyances limitantes.
Le problème avec ces croyances, c’est qu’elles prennent vite Racine. 
 

Le chuchoteur

Pour enterrer ces laides habitudes, il y a 2 solutions : le Cid’e normand (comme Corneille) ou changer de chuchoteur. Le chuchoteur, c’est celui qui dicte le texte aux acteurs quand il y a un blanc. Il chuchote, ils bougeottent. Ecoutez attentivement ce que votre chuchoteur a à vous proposer et si c’est de la gnognotte, choisissez le boycott.
 
Ce sont ces mauvais chuchoteurs, ces sales saboteurs qui vous font croire qu’il faut morfler pour y arriver ; que votre succès est mesuré à la souffrance endurée ; que votre triomphe ne vaut rien, si vous ne vous êtes pas balancée des « vaurien » sur tout le chemin.
 
>> Comme toujours, le premier acte est : prise de conscience. Réaliser ce qui se passe dans vos coulisses, les histoires que vous avez tellement répétées qu’elles semblent vérité.
 
>> Prenez conscience de vos qualités, forces oubliées, talents mis de côté. Listez-les, notez-les, donnez-leur forme et réalité en les inscrivant sur papier. C’est ainsi que vous boostez votre propre estime. Apprenez, réapprenez à vous estimer, à apprécier tout ce que vous avez à offrir à votre public, au monde et surtout, surtout à vous-même.
  

 

“A vaincre sans péril on triomphe sans gloire” (Corneille) ou la confiance en soi

 

Pourquoi tant de haine ?

 
Vous êtes tombé(e) dans la tragédie quand vous étiez plus jeune, ok mais pourquoi continuer à tailler votre veine, enfin votre chance, ou couper vos cheveux en quatrain ?
 
Lady Gaga, grande tragédienne des temps modernes, nous le dit elle-même :
‘I like it rough ».
La souffrance, c’est tendance.
 
La tragédie est toujours grandiose : choisir entre la cause noble et son propre bonheur.
Des personnages, si torturés qu’ils en donneraient des complexes à Œdipe, doivent épouser le père de leur frère, descendre des cocktails au cyanure, ancêtre de la Mort Subite, aller se faire voir chez les Grecs ou pire du pire! Donner leur chien.
Tant de sacrifices et de supplices, cela frôle le (Iphi)génie, non ?
En fait, non, cela ne frôle pas mais batifole plutôt avec la victimisation.
Souffrir pour montrer qu’on a tout tenté, qu’on ne peut être houspillé(e), que l’on ne peut être conspué(e). En clair, ce n’est pas responsabilité.
 
« C'est reposant, la tragédie, parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir, le sale espoir. »
Jean Anouilh 
 

A bas les masques

Melpomène est la muse de la tragédie (son histoire est… tragique). Elle était représentée tenant à la main le masque de la tragédie (masque aussi souriant que moi quand j’ai fini une tablette de chocolat) et une massue à la main. Sale coup.
Si les masques étaient un accessoire indispensable dans l’antiquité, il est temps pour vous de les quitter et d’oser vous demander :
 
>> Quel est l’avantage de vous mettre une pression à vous faire exploser ?
>> Que cachez-vous derrière ces attentes presque impossibles ?  
>> Quelles connaissances, compétences avez-vous qui vous permettront d’atteindre votre objectif ? Quelles sont celles que vous pouvez acquérir ou développer ?
 
La réponse ne va venir tout de suite car, comme dans toute grande tragédie, les raisons sont très tortueuses et cassent la tête (Cf. Eschyle). L’humain n’aime pas admettre qu’il se fait lui-même du mal. On préfère toujours que cela vienne des autres, du destin, du « c’est ainsi », du sale esprit.
Même si cela n’est pas facile, je vous encourage vivement à aller voir ce qui se passe dans les coulisses pour comprendre le pourquoi et vous assurer un dénouement heureux.

Et si besoin de soutien, contactez-moi pour que nous revoyons votre texte et que nous lui apportions quelques ajustements.
 

Ô rage ! ô désespoir ! ô prouesse infinie ou l’Amour de soi

 

La Guerre du Moi n’aura pas lieu

Britney nous murmurait un “work, bitch », motivation qui claque comme un fouet. Je ne conseille pas.
Pendant longtemps le succès avait les épaulettes démesurées, les dents qui rayaient le parquet et la compassion atrophiée. L’objectif des gagnants n’avait que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur à offrir. De la part de Winston, j’applaudis; de la part des neurones, je bannis.
 
(Anti)Gone are the days to let your candle in the wind.
En d’autres mots, il est temps de protéger votre flamme et de pas laisser les tempêtes provoquer démotivations et drames.  
L’explosion de burn-out, la « grande démission », la recherche de sens prouvent les limites de la pression, de l’oppression, du manque de direction. Cette catharsis de groupe nous rappelle l’importance de s’écouter et de s’encourager. De comprendre que "faire" ne rime pas toujours avec main de fer et que discipline ne veut pas dire spleen. 
 

Le contraire d’une tragédie ? Une histoire d’amour

Il est temps de changer de registre. Or le contraire de la tragédie, ce n’est pas la comédie, c’est l’amour. Parce que la tragédie, c’est vivre dans la peur et le désarroi.
L’antithèse, c’est l’amour et de croire en soi.
L’amour de soi ne veut pas dire indulgence illimitée, excuses infondées ou jouer les (a)nouilh désemparées mais de faire des choix qui répondent à vos vraies envies et avancer parce que cela vous nourrit. Votre corps et votre esprit.
 
Pour cela :
Apprenez à
  •  Vous applaudir et vous soutenir, à être votre meilleur public.
  •  Vous délester des empêcheurs d’avancer pour de bon (cf vampires d’énergie)
  •  Vous autoriser pauses, entractes et temps d’arrêt
  •  Accepter les rejets, les insuccès, les sifflets
  •  Apprécier vos avancées et célébrer vos succès
  •  Savourer la performance et pas seulement les acclamations
En résumé : à vous aimer.
 
>> Et comme tout nouvelle pièce prend du temps à maîtriser, quel premier petit acte allez-vous mettre en place ?


Sur ces intenses paroles, plein de belles histoires à créer et à vous raconter, je vous souhaite.
Julie, ancienne tragédienne et coach d’amour personnel
 
 
 
 
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