Merci et au revoir ou comment s'éloigner du drame

Il y a quelque temps, j’ai mandaté une personne, X, pour m’aider à faire un truc, nom de code T.

(Appelez-moi Ronde, Julie Ronde, 007.4.
Agente très spéciale, qui maîtrise le langage codé mais pas le martini.

L’olive, à la limite). 

 

X m’avait communiqué ses tarifs, le projet était ficelé, les honoraires clairs.

 

Sauf qu’une fois T lancé, mais pas terminé, X m’envoie une facture, décorée de coûts surprises.

C’était un peu l’œuf Kinder mais comme je n’aime pas le chocolat au lait, et encore moins, le blanc, j’ai mal digéré.

 

Vu que mon job et ma joie, c’est d’aider mes chères Coachées à s’affirmer et mettre des limites, je ne pouvais pas rester telle une pieuvre sur un scaphandre, scotchée et engluée.

Vu que j’ai passé plusieurs années chez les Sœurs de la bonne Education, je ne pouvais pas choisir la violence, ni les offenses. C’est dommage.

 

J’ai donc envoyé un mail bien poli à X, partageant mon étonnement et, demandant, sivousplait, de m’informer, à l’avenir et à l’avance, d’éventuels coûts supplémentaires pour éviter tout malentendu.

 

La réponse fut un e-book (un très très long mail) m’accusant d’être malpolie, malhonnête, malsaine et d’autres adjectifs de la famille du Mal.

Terminator terminant sa thèse non pas par un « i’ll be back », mais au contraire par la « termination » du mandat.

 

Il s’avère que lorsque j’ai ouvert ce mail, j’étais chez mes parents.

A l’autre bout de la table, ma Mère était en train de siroter son café, admirant la vue et la vie.

 

Si vous n’avez pas la chance de connaître ma Mère, c’est très dommage car c’est la personne la plus drôle que je connaisse. Malgré tout, elle me fait parfois peur car elle n’a jamais peur. 

Je l’ai vue s’interposer dans des bagarres entre tarés, tenir tête à un groupe d’enragés, défendre la veuve et l’orphelin, ses collègues ou les voisins sans hésiter, sans hurler mais avec droiture et assertivité.

 

Encore choquée, je narre le résumé du e-book à ma voisine de table qui m’écoute sans broncher.

A la fin de mon récit passionné (hystérique, quoi), ma mère tourne gentiment la tête vers moi et me dit avec sa douce voix :

‘Tu lui réponds : merci et au revoir ».

Puis, Mère retourne au paysage et continue de savourer son café et sa journée.

 

D’abord, je me suis sentie orpheline de soutien puis, j’ai compris :

La vie est trop courte, les journées passent trop vite, le café refroidit trop rapidement pour dispenser son temps, dépenser son attention, dilapider son énergie pour rien.

 

Alors, j’ai envoyé un mail à Schwarzy en disant : « merci et au revoir ».

Puis je me suis fait un thé et j’ai papoté avec Mère.

 

La vie est belle quand on utilise son énergie et son temps à bon escient.

 

Et si vous voulez rendre votre vie encore plus belle, et mettre de jolies limites, parlons-on.

Julie, fan de thé et de sérénité