A very British sortie de zone de confort
Jul 17, 2025
Je vous avais partagé mes traumatismes de sconerie internationale lors d’une visite hivernale à Londres.
(pour ceux qui vivent dans la douce ignorance, mon traumatisme est
ici )
Vous pouvez donc imaginer ma joie de savoir que la saison des scones a été ouverte en même temps que le printemps anglais (appelé communément, « été » sur le continent.
Le temps est vraiment relatiif comme nous l'a démontré Albert.
Me voilà donc sur le sol British, bien décidée à en découdre avec les scones.
Guillerette telle Pérette, je sautille vers le Tea Room de bon matin et de bon entrain.
Je me vois déjà massouiller mon scone de beurre, l’étouffer sous une couverture de confiture, le noyer avec tea et mon petit pot de lait.
J’arrive enfin à la maison du bonheur.
Devant mes yeux, 2 sortes de scones :
Les affreux scones aux raisons secs (pourquoi mettre des araignées déshydratées dans de ce qui est déjà parfait ?!).
Mes scones, simples, ronds et dodus, dont je ne vais pas faire une simple bouchée, vu la taille.
La vie est belle et les araignées épargnées.
Je commande donc à Miss Tea Room.
- Tea and plain scone, pleaaase.
Miss TeaRoom apprécie mon anglicisme (= le please, à la fin).
Et je continue :
Miss Tearoom se freeze. Il faut dire que nous sommes en août, donc il ne fait pas chaud.
Miss Tea Room me regarde comme si je lui avais demandé un plat de frogs bouillies, puis finit par me dire :
Moi, enchantée ! Un tea scone pour aller avec mon thé !
Mais ils sont formidables, ces Anglais !
- Yes, yes. Great. Bless you.
Mais Miss Tearoom semble apeurée. Apparemment, je brise les conventions séculaires
Parce que je sais me tenir, parfois, je lui demande ce qu’il y a dans un tea scone.
Là, Miss T semble toute déboussolée.
Nous partageons le même fog, mais toujours pas de frogs.
Je veux donc l’aider, je peux peut-être la guider, la boussoler ?!
Miss T me fait un non de la tête mais marmonne un genre de yeahhh.
Doesn’t help.
Ils mettent du cheese partout. Même dans leurs photos.
Miss T me fait un oui de la tête mais bafouille un weeeeeellll.
- No jam with tea scone ? finis-je par lui demander, le cœur et la patience en miettes.
Miss T me rappelle le chien Churchill qui décore les voitures : oui, non, oui, non.
Les Anglais, ce ne sont pas des grands Bretons, mais des grands Normands.
Et là, je ne sais pas ce qui me prend, mais dans un moment de pur extase culinaire ou désespoir alimentaire , je m’entends commander :
- Fog off! A tea scone avec le butter ET la jam.
Miss T fait de son mieux pour rester impassible mais je vois bien le bout de son sourcil gauche qui s’est crispé.(l’équivalent d’un griffage de visage ou roulades sur le sol, dans les pays plus calientes)
Je fais aussi de mon mieux pour rester impassible mais j’ai (déjà) les intestins noués. La faim, la peur, l’anticipation ?
En mangeant le scone, j’ai compris le malaise de Miss T.
Comment décrire cette saveur ?
Un genre de scone un peu salé mais pas trop, un chouïa pimenté, mais pas vraiment et bien fariné. Le mariage avec la jam me donne l’impression de voir une influenceuse portée un Birkin pour se donner un peu de crédit. C’est possible mais pas du meilleur goût.
Vous dire que je me suis régalée serait quelque peu exagéré mais dieu merci, Jam saved the Scone.
La conclusion de cette expérience, je vous laisse la choisir :
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« La vie commence à la limite de la zone de confort ». L’indigestion aussi.
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Savoir lâcher-prise pour éviter la méprise
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Dans le doute, ne commande pas.
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Une bonne communication redonne de la raison.
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Just chew it !
Julie, coach et sconophile