Et pourtant, c’est si grisant de se jeter dans le bain. Même avec la peur, les papillons, les 2 kilos (merci le corona) au ventre : oser, aller dans la réalité, boire la tasse, perdre pied, suffoquer, pleurer et surtout apprendre, se dépasser, revenir à la surface et surfer sur la vie et les évènements.
Une tragédie toute personnelle ou le grand saut
Jul 31, 2020
Flashback, années 80 (environ…)
Un lieu :
Une plage ensoleillée aux Antilles.
Les personnages :
D’un côté : un père, son bébé qui sourit de toutes ses gencives (trop jeune pour les quenottes) et rit à chaque fois que son père le jette à l’eau.
De l’autre côté : MON Père, songeur ; moi à 2 ans, lovée dans les bras rassurants de mon Père, encore insouciante mais avec des dents (et toc!).
L’action :
Mon Père qui décide d’imiter son collègue parental et qui, pour mon bien (m’expliquera plus tard l’Indigne), me balance dans la mer. Avec une telle force que je faillis atterrir sur les côtes bretonnes. Et le pire est qu’il y a eu récidives.
Le drame :
Moi hurlant comme un putois hydrophobique, ne comprenant rien, plus rien. Ces premières années passées sur terre avaient été tellement heureuses et paisibles. Les premiers jours de vacances placés sous le signe de la tendresse et de la crème solaire SPF 50 et là, la tragédie ! La trahison ! La tasse !
Si j’avais pu, j’aurais pris mes couches et mes claques, retour à Paris par le premier vol. Puis, finalement, je me suis habituée et ai peut-être même commencé à trouver cela drôle.
2020
Un lieu :
Chez moi, 35 degrés car je déteste le froid
Les personnages :
Mon ordinateur ; moi. L’action :Le pressage de la touche « enter » pour mettre ce blog en ligne Le drame :Mon doigt boudiné écrabouillant la malheureuse souris et moi, hurlant telle une taupe héliophobique forcée d’aller vers la lumière. Si je pouvais, j’éviterai de prendre des clics et des claques (virtuelles) et retournerai dans ma tanière où vivent les illusions et autres grands rêves à ne pas vivre pour éviter toute déception.